mardi 12 avril 2016

Crash belfonds 4 Juillet 1943 Rapport evasion 'des rescapés


Complément aux témoignages de Maurice Quentin ,Robert Aubin , et Joseph Onfray concernant l'évasion des aviateurs rescapés du crash de Belfonds Juillet 1943



Je fais référence au témoignage de Maurice Quentin 1er Octobre 1978 Fonds Vigile 41 J 5 ADO ( Crash du 4 Juillet 1943 Belfonds ) ci joint en annexe et auquel j'apporte les précisions suivantes :



La lecture du rapport d'évasion de l'US Air Force no 263 de Willard E Freeman ,l'un des deux évadés blessés avec Charles Mankovitz ,document issu des archives de Maxwell Alabama reçues en 1998 ,me permet de confirmer et de compléter le témoignage de Maurice Quentin en y ajoutant



Les noms des trois évadés qui figurent dans le rapport de l'US Air Force et de la RAF . Les trois évadés en question avaient été hébergés chez Victor Chevreuil et pris en charge par Albert Terrier et Jacqueline Frelat accompagnée d'un enfant . Ils avaient pour nom



Willard Freeman mitrailleur USAF 384 BG caché en forêt de Gouffern
, Mme James Gill ( Nelly )
 


Charles Mankovitz mitrailleur " " "

Ivor Samsun RAF 78 sqa Son Halifax avait été abattu le 15 Juillet 1943 prés de Nogent le Rotrou ( Voir rapport d'évasion 3316 . 1561 , Sources Archives de la RAF ) Une guide inconnue (certainement Jacqueline Frelat )

a conduit nos trois évadés jusqu'au Mans



Noms cités par Willard E. Freeman dans son rapport Chevreuil , Jacqueline Frelat , Mme James Gill ( Nelly ) au Mans , Monamour ,Roger Paupe à Lyon , Sigot à Flavier ( Voir traduction Rapports d'évasion Roger Cornevin Hayton )





Lors de leur périple les conduisant vers les Pyrenées ,Freeman ( rapport d'évasion no 263 )confirme que malgré la fraicheur du temps ( fin Aout 1943 )et en raison des craintes de l'hébergeur( Mr Pavageot) , le groupe entier avait été obligé de passer la nuit dans un bois à proximité du Mans ...

Il parle d'un homme âgé ( Terrier ) qui avait établi de multiples contacts au Mans avec différentes personnes appartenant au réseau clandestin .


Du fait de leur méconnaissance du français,le groupe des trois évadés ignorait bien sûr toutes les tractations dont il était l'objet ( voir filiére VIC ci dessous )







Note sur l'arrestation de Robert Aubin et de Joseph Onfray .

Les causes de leur arrestation



Robert Aubin



Robert Aubin 38 ans ingénieur du génie rural , maire de Fontenai sur Orne,travaillait en accord avec Edouard Paysant était chef de l'OCM (organisation civile et militaire ) principale organisation de résistance dans l'Orne .

Il fut arrêté à Alençon le 3 Novembre 1943 soit quatre mois aprés le crash de Belfonds .Libéré à Lubeck le 2 Mai 1945 du camp de déportation ,il revint par la Suéde avant de regagner la France



Lettre de Robert Aubin adressée à Jean Vigile 1975 fonds Vigile 41 J 28 ADO



" C'est là que se produisit l'incident qui ferait que je serai arrêté le 3 Novembre

Mon nom ayant été donné en clair dans une correspondance qui n'atteignit pas son destinataire , une dame Barbier de Paris qui travaillait pour l'IS ( Intelligence service ) et qui malheureusement venait d'avoir des ennuis avec les allemands . Sa boite aux lettres fut ainsi abandonnée et le courrier trouvé 3 mois plus tard par les occupants "



Journal de Joseph Onfray "l'âme résiste , journal d'un déporté "



" Il fallait évacuer les quatre aviateurs pour cela reprendre les liaisons . Il faut noter que le même jour une autre forteresse etait tombée dans le département à La Coulonche . Là aussi il y avait des rescapés



NP En complément des crashes de Belfonds et La Coulonche , deux autres forteresses seront abattues ce même jour à Mézeray et Poillé sur Végre ( Sarthe ) lors de ce même raid sur Le Mans ( Voir l'article independence day Roger Cornevin Hayton )



suite témoignage Joseph Onfray .... "Aubin prend contact avec Caen , on le met en relation avec Y . qui juge inutile d'envoyer quelqu'un à Paris et fait écrire par sa femme une lettre en clair à une dame Barbier de l'IS . Cette lettre se termine ainsi " D'ores et déjà vous pouvez prendre livraison de six bidons vides chez Mr Aubin service du génie rural à Alençon "

En Octobre une partie de la section de rapatriement de l'IS à Paris a dû se faire " gauler " La lettre précitée a été retrouvée ... D'où notre arrestation

Heureusement les aviateurs étaient déjà embarqués pour Paris et avaient déjà probablement regagné l'Angleterre "



NP Source rapports d'évasion nos 65 à 68 de l'US Air Force . Effectivement les quatre aviateurs indemnes dont Erickson pilote était le leader , atteignaient Gibraltar le 17 Aout 1943 , tandis que les deux blessés cachés dans la forêt de Gouffern atteindront Gibraltar que le 13 Décembre 1943



La note ci dessous extraite de l'ouvrage de Roger Huguen " Par les nuits les plus longues "permet d'affirmer que la filiére Barbier était déjà désorganisée depuis le 18 Juin 1943 et que la lettre imprudente adressée par Robert Aubin à Elisabeth Barbier plusieurs semaines plus tard , ne pouvait que ... tomber entre les mains de la gestapo



Cette dame Barbier citée par Robert Aubin et Joseph Onfray de l'IS avait pour nom Elisabeth Barbier ,elle était le chef du secteur parisien assistance directe de " Guillaume ". Elle avait débuté dans le réseau " Saint Jacques " en 1940 et c'est à cette époque que "Guillaume " l'avait connue . La mére d'Elisabeth Barbier était la chef logeuse de l'organisation en préparant l'hébergement des aviateurs chez des particuliers

Un important coup de filet aux conséquences multiples (np précédant de trois mois la lettre écrite en clair par l'épouse de Robert Aub in ) venait d'être donné le 7 Juin 1943 par la gestapo et bientôt plusieurs agents du réseau Cométe se trouvaient entre les mains de la police allemande . L'adresse d'Elisabeth Barbier" alias Babette " 72 rue Vaneau Paris 7 eme fut découverte sur l'un d'eux et ce fut un jeu d'enfants pour les allemands d'organiser une souriciére .

Plusieurs membres de l'organisation arriveront sur les lieux du rendez vous habituel et apercevront une voiture portant une marque de la police allemande garée le long du trottoir . Prudents ils attendront mais ne pourront résister au désir d'entrer en contact avec Elisabeth Barbier signant ainsi leur arrestation le 18 Juin

Le courrier à partir de ce jour restera en souffrance dans la boite aux lettres réservée aux membres de l'organisation et la gestapo aura toute facilité pour capter le courrier de l'OCM Orne ....ce qui provoquera l'arrestation de Robert Aubin le 3 Novembre 1943





On trouve encore ce nom de Barbier , dans les rapports nos 65 66 67 68 issus des archives US de Maxwell de l'Alabama et relatifs aux quatre autres aviateurs rescapés du crash de Belfonds 4 Juillet 1943



Dans ce rapport no 65 ( Source US Air Force ) ,le pilote rescapé Gordon Erickson leader du groupe des quatre évadés hébergés par Victor Chevreuil à Mortrée avec George Ashworth , Robert H Penly , Frank J Wingerter est pris en charge par la filiére Barbier ....

Gordon Erickson leader du groupe des quatre évadés

"Aprés le 26 Juillet nous avons rencontré notre guide André Barbier . Le 31 Juillet de nouvelles cartes d'identité et une carte de transport nous ont été fournies avant de nous diriger sur Biarritz . Lorsque nous nous sommes arrêtés à Dax nos cartes ont été examinées par un allemand en civil . Il ne semblait pas satisfait des cartes de Erickson et de Ashworth et commença à les questionner mais Barbier ,s'entretint avec lui en Français .

L'affaire fut vite réglée ,mais l'allemand continua de regarder nos chaussures avec suspicion ".



On se demande d'ailleurs comment nos quatres évadés ont pu passer au travers des mailles du filet tendu par leurs poursuivants aprés cette suite d'événements démantelant en Juin 1943 l'organisation du réseau Cométe auquel appartenait Barbier



André Rougeyron cite les noms de Henri et René Barbier emprisonnés comme lui même dans les géôles du chateau de ducs en Août 1944 .

" Henri Barbier le parisien arrivé dans la matinée du 9 Août au matin était le propriétaire d'un bar situé prés de la Bourse et dont il avait fait un siége de la résistance . Recherché par les allemands à différentes reprises , il avait quitté son domicile et décidé d'aller à la rencontre des troupes alliées . Arrivé le 1er à Alençon n'y connaissant personne , il était malencontreusement descendu dans un grand hotel le plus boche de la ville . Donné par la fille de salle il avait été arrêté le 2 vers17 heures par Bertaud ,Perrin et consorts ....

Hildelbrandt ( chef de la gestapo dans l'orne )aidé par la frau Mûller avait réussi à l'identifier .... "

 
Roger Cornevin Hayton )












"rapports d'évasion US Air Force Maxwell Alabama )

Nos deux aviateurs rescapés du crash de Belfonds et dissimulés dans la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon , furent pris en charge pâr le réseau d'évasion considéré comme le plus puissant et le plus efficace pendant toute la durées de la guerre .

Ce réseau avait été mis en place par Vic agent de la section DF du SOE avec la participation d'autres agents français du SOE parmi lesquels Georges Levin , Lazare Rachline , Jacques Mitterand et le général espagnol " Martin " responsable du passage trans pyrenéen . Le général espagnol fournira à Vic tous les passeurs dont il aura besoin de Perpignan à Barcelone ( source " La guerre secréte " de Marcel Ruby )


Itinéraire suivi par nos trois évadés apportant un complément au témoignage de Maurice Quentin .....Le Mans , Tours , Bourges ,Lyon ... Perpignan , et traversée de nuit de la frontiére franco espagnole ,( pendant 4 heures ) Figueras ,Madrid

Arrivée à Gibraltar le 13 Décembre 1943 soit 5 mois aprés la date du crash , sauf Igor Samsun pris en charge par un agent britannique lors de son périlleux périple



A la demande de leurs hébergeurs de Mortrée ,nos deux évadés Freeman et Mankovick devaient adresser par l'intermédiaire de la BBC ,le message suivant lors de leur arrivée en Angleterre " Les amis du petit bois sont bien arrivés " ( The friends of the little wood are well arrived )





lundi 11 avril 2016

Le Merlerault ... Pour une tasse de café! ...une explosion meurtriére





map showing routes of Normandy invasion










Le 18 septembre 1944, l'explosion qui a fait 27 morts au Merlerault

  • Un cauchemar...
    Un cauchemar... quelqes semaines aprés l explosion ....| 

La commune est libérée depuis le 15 août 1944, la vie reprend son cours en cette fin d'été. Le lundi 18 septembre aurait dû être une journée ordinaire, mais ce sera le cauchemar. Le plus triste souvenir de la guerre.
Le dimanche 17 septembre 1944, les convois militaires américains traversent le village à vive allure. La population enthousiaste salue les soldats qui lancent cigarettes, bonbons, conserves, chewing-gum, ramassés avec fougue et imprudence. L'ambiance est euphorique, c'est le bonheur.
Les " red ball " étaient de convois exceptionnels bénéficiant      d une certaine priorité en raison des événements                                      



le Red Ball a Sées
 
 












Photos prises de ma fenêtre place du Parquet

Le soir, vers 20 h, un convoi s'est arrêté pour le bivouac, à la grande joie des enfants et de nombreux curieux. Toute la place est occupée, les soldats prennent leur repas et distribuent différents produits de leurs rations.
Sous les décombres, 27 morts

18 septembre 1944. Le village s'éveille à peine. Il est 6 h 45. En chauffant leur café, des soldats américains mettent le feu aux pneus à l'arrière gauche de leur camion chargé de bombes, ils s'affolent... Quelques minutes plus tard, c'est l'explosion, un bruit effroyable prolongé par des éboulements.
La place n'est plus qu'un champ de ruines, les maisons brûlent, c'est un spectacle de désolation, des appels, des cris, des larmes. Dans les maisons en ruines, des femmes, des hommes et des enfants écrasés sous les décombres. Il y a de nombreux blessés, mais aussi 27 morts.
Une messe en plein air
Une chapelle ardente est dressée à l'école communale de garçons. Les funérailles ont lieu le vendredi 22 septembre. En raison de l'incendie qui a détruit l'église le 12 août, la cérémonie s'est déroulée autour d'un autel dressé dans la prairie voisine du cimetière.
Près de 3 000 personnes assistaient à l'office célébré en présence de l'évêque de Séez, du préfet de l'Orne, de nombreuses personnalités locales et régionales. Le coeur du bourg et l'Hôtel de ville entièrement détruits seront reconstruits dans les années 1950.

j ai bien sûr récupére ce  texte ....., le bruit de l explosion nous parvint a Sees alors que mon pére occupé au salon réagit lorsque la vitrine se met a vibrer Que se passe t il ,? 
Libérés depuis un mois nous ne pouvions en deviner les véritables raisons ...
Les gendarmes familiers de la maison et les premiers avertis  nous informent que l explosion provient de la direction du Merlerault ils ne connaissent pas encore véritablement   la raison 
Bientôt ils resurgissent dans notre salon  a la recherche de volontaires ;;;;
 Un camion de volontaires est vite formé et nous voilà sur place après 3 quarts d heure de route Sur les lieux du sinistre c' est la désolation et les habitants encore hébétés sont désemparés par 
l ampleur de la catastrophe  Prés de la mairie dans les ruines fumantes d une habitation nous distinguons trois corps ;;;des enfants peut être! mais que faire?
Nous ne pouvons qu 'aider quelques brancardiers
Afficher l'image d'origine
Sur le moment nous n avons nullement connaissance des causes   de cette catastrophe  et nous apprendrons beaucoup plus tard les véritables raisons;;;;;L imprudence d' un groupe de soldats américains pressés de prendre leur café du matin..














lundi 4 avril 2016

Evasion des aviateurs rescapés du crash de Belfonds Juillet 1943 Témoignage

Complément aux témoignages de Maurice Quentin ,Robert Aubin , et Joseph Onfray concernant l'évasion des aviateurs rescapés du crash de Belfonds Juillet 1943




Je fais référence au témoignage de Maurice Quentin 1er Octobre 1978 Fonds Vigile 41 J 5 ADO ( Crash du 4 Juillet 1943 Belfonds ) ci joint en annexe et auquel j'apporte les précisions suivantes :



La lecture du rapport d'évasion de l'US Air Force no 263 de Willard E Freeman ,l'un des deux évadés blessés avec Charles Mankovitz ,document issu des archives de Maxwell Alabama reçues en 1998 ,me permet de confirmer et de compléter le témoignage de Maurice Quentin en y ajoutant



Les noms des trois évadés qui figurent dans le rapport de l'US Air Force et de la RAF . Les trois évadés en question avaient été hébergés chez Victor Chevreuil et pris en charge par Albert Terrier et Jacqueline Frelat accompagnée d'un enfant . Ils avaient pour nom



Willard Freeman mitrailleur USAF 384 BG caché en forêt de Gouffern

Charles Mankovitz mitrailleur " " "

Ivor Samsun RAF 78 sqa Son Halifax avait été abattu le 15 Juillet 1943 prés de Nogent le Rotrou ( Voir rapport d'évasion 3316 . 1561 , Sources Archives de la RAF ) Une guide inconnue (certainement Jacqueline Frelat )

a conduit nos trois évadés jusqu'au Mans



Noms cités par Willard E. Freeman dans son rapport Chevreuil , Jacqueline Frelat , Mme James Gill ( Nelly ) au Mans , Monamour ,Roger Paupe à Lyon , Sigot à Flavier ( Voir traduction Rapports d'évasion Roger Cornevin Hayton )





Lors de leur périple les conduisant vers les Pyrenées ,Freeman ( rapport d'évasion no 263 )confirme que malgré la fraicheur du temps ( fin Aout 1943 )et en raison des craintes de l'hébergeur( Mr Pavageot) , le groupe entier avait été obligé de passer la nuit dans un bois à proximité du Mans ...

Il parle d'un homme âgé ( Terrier ) qui avait établi de multiples contacts au Mans avec différentes personnes appartenant au réseau clandestin .


Du fait de leur méconnaissance du français,le groupe des trois évadés ignorait bien sûr toutes les tractations dont il était l'objet ( voir filiére VIC ci dessous )



CLIQUER sur le Lien ci dessous  crash de belfonds la Philippiere

Album Archive - Belfonds la Philippière - Google





Note sur l'arrestation de Robert Aubin et de Joseph Onfray .

Les causes de leur arrestation



Robert Aubin



Robert Aubin 38 ans ingénieur du génie rural , maire de Fontenai sur Orne,travaillait en accord avec Edouard Paysant était chef de l'OCM (organisation civile et militaire ) principale organisation de résistance dans l'Orne .

Il fut arrêté à Alençon le 3 Novembre 1943 soit quatre mois aprés le crash de Belfonds .Libéré à Lubeck le 2 Mai 1945 du camp de déportation ,il revint par la Suéde avant de regagner la France



Lettre de Robert Aubin adressée à Jean Vigile 1975 fonds Vigile 41 J 28 ADO



" C'est là que se produisit l'incident qui ferait que je serai arrêté le 3 Novembre

Mon nom ayant été donné en clair dans une correspondance qui n'atteignit pas son destinataire , une dame Barbier de Paris qui travaillait pour l'IS ( Intelligence service ) et qui malheureusement venait d'avoir des ennuis avec les allemands . Sa boite aux lettres fut ainsi abandonnée et le courrier trouvé 3 mois plus tard par les occupants "



Journal de Joseph Onfray "l'âme résiste , journal d'un déporté "



" Il fallait évacuer les quatre aviateurs pour cela reprendre les liaisons . Il faut noter que le même jour une autre forteresse etait tombée dans le département à La Coulonche . Là aussi il y avait des rescapés



NP En complément des crashes de Belfonds et La Coulonche , deux autres forteresses seront abattues ce même jour à Mézeray et Poillé sur Végre ( Sarthe ) lors de ce même raid sur Le Mans ( Voir l'article independence day Roger Cornevin Hayton )



suite témoignage Joseph Onfray .... "Aubin prend contact avec Caen , on le met en relation avec Y . qui juge inutile d'envoyer quelqu'un à Paris et fait écrire par sa femme une lettre en clair à une dame Barbier de l'IS . Cette lettre se termine ainsi " D'ores et déjà vous pouvez prendre livraison de six bidons vides chez Mr Aubin service du génie rural à Alençon "

En Octobre une partie de la section de rapatriement de l'IS à Paris a dû se faire " gauler " La lettre précitée a été retrouvée ... D'où notre arrestation

Heureusement les aviateurs étaient déjà embarqués pour Paris et avaient déjà probablement regagné l'Angleterre "



NP Source rapports d'évasion nos 65 à 68 de l'US Air Force . Effectivement les quatre aviateurs indemnes dont Erickson pilote était le leader , atteignaient Gibraltar le 17 Aout 1943 , tandis que les deux blessés cachés dans la forêt de Gouffern atteindront Gibraltar que le 13 Décembre 1943



La note ci dessous extraite de l'ouvrage de Roger Huguen " Par les nuits les plus longues "permet d'affirmer que la filiére Barbier était déjà désorganisée depuis le 18 Juin 1943 et que la lettre imprudente adressée par Robert Aubin à Elisabeth Barbier plusieurs semaines plus tard , ne pouvait que ... tomber entre les mains de la gestapo



Cette dame Barbier citée par Robert Aubin et Joseph Onfray de l'IS avait pour nom Elisabeth Barbier ,elle était le chef du secteur parisien assistance directe de " Guillaume ". Elle avait débuté dans le réseau " Saint Jacques " en 1940 et c'est à cette époque que "Guillaume " l'avait connue . La mére d'Elisabeth Barbier était la chef logeuse de l'organisation en préparant l'hébergement des aviateurs chez des particuliers

Un important coup de filet aux conséquences multiples (np précédant de trois mois la lettre écrite en clair par l'épouse de Robert Aub in ) venait d'être donné le 7 Juin 1943 par la gestapo et bientôt plusieurs agents du réseau Cométe se trouvaient entre les mains de la police allemande . L'adresse d'Elisabeth Barbier" alias Babette " 72 rue Vaneau Paris 7 eme fut découverte sur l'un d'eux et ce fut un jeu d'enfants pour les allemands d'organiser une souriciére .

Plusieurs membres de l'organisation arriveront sur les lieux du rendez vous habituel et apercevront une voiture portant une marque de la police allemande garée le long du trottoir . Prudents ils attendront mais ne pourront résister au désir d'entrer en contact avec Elisabeth Barbier signant ainsi leur arrestation le 18 Juin

Le courrier à partir de ce jour restera en souffrance dans la boite aux lettres réservée aux membres de l'organisation et la gestapo aura toute facilité pour capter le courrier de l'OCM Orne ....ce qui provoquera l'arrestation de Robert Aubin le 3 Novembre 1943





On trouve encore ce nom de Barbier , dans les rapports nos 65 66 67 68 issus des archives US de Maxwell de l'Alabama et relatifs aux quatre autres aviateurs rescapés du crash de Belfonds 4 Juillet 1943



Dans ce rapport no 65 ( Source US Air Force ) ,le pilote rescapé Gordon Erickson leader du groupe des quatre évadés hébergés par Victor Chevreuil à Mortrée avec George Ashworth , Robert H Penly , Frank J Wingerter est pris en charge par la filiére Barbier ....


"Aprés le 26 Juillet nous avons rencontré notre guide André Barbier . Le 31 Juillet de nouvelles cartes d'identité et une carte de transport nous ont été fournies avant de nous diriger sur Biarritz . Lorsque nous nous sommes arrêtés à Dax nos cartes ont été examinées par un allemand en civil . Il ne semblait pas satisfait des cartes de Erickson et de Ashworth et commença à les questionner mais Barbier ,s'entretint avec lui en Français .

L'affaire fut vite réglée ,mais l'allemand continua de regarder nos chaussures avec suspicion ".



On se demande d'ailleurs comment nos quatres évadés ont pu passer au travers des mailles du filet tendu par leurs poursuivants aprés cette suite d'événements démantelant en Juin 1943 l'organisation du réseau Cométe auquel appartenait Barbier



André Rougeyron cite les noms de Henri et René Barbier emprisonnés comme lui même dans les géôles du chateau de ducs en Août 1944 .

" Henri Barbier le parisien arrivé dans la matinée du 9 Août au matin était le propriétaire d'un bar situé prés de la Bourse et dont il avait fait un siége de la résistance . Recherché par les allemands à différentes reprises , il avait quitté son domicile et décidé d'aller à la rencontre des troupes alliées . Arrivé le 1er à Alençon n'y connaissant personne , il était malencontreusement descendu dans un grand hotel le plus boche de la ville . Donné par la fille de salle il avait été arrêté le 2 vers17 heures par Bertaud ,Perrin et consorts ....

Hildelbrandt ( chef de la gestapo dans l'orne )aidé par la frau Mûller avait réussi à l'identifier .... "

Roger Cornevin Hayton )












Filiére d'évasion utilisée par Freeman et Mankovick ( Source "rapports d'évasion US Air Force Maxwell Alabama )

Nos deux aviateurs rescapés du crash de Belfonds et dissimulés dans la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon , furent pris en charge pâr le réseau d'évasion considéré comme le plus puissant et le plus efficace pendant toute la durées de la guerre .

Ce réseau avait été mis en place par Vic agent de la section DF du SOE avec la participation d'autres agents français du SOE parmi lesquels Georges Levin , Lazare Rachline , Jacques Mitterand et le général espagnol " Martin " responsable du passage trans pyrenéen . Le général espagnol fournira à Vic tous les passeurs dont il aura besoin de Perpignan à Barcelone ( source " La guerre secréte " de Marcel Ruby )



Itinéraire suivi par nos trois évadés apportant un complément au témoignage de Maurice Quentin .....Le Mans , Tours , Bourges ,Lyon ... Perpignan , et traversée de nuit de la frontiére franco espagnole ,( pendant 4 heures ) Figueras ,Madrid

Arrivée à Gibraltar le 13 Décembre 1943 soit 5 mois aprés la date du crash , sauf Igor Samsun pris en charge par un agent britannique lors de son périlleux périple



A la demande de leurs hébergeurs de Mortrée ,nos deux évadés Freeman et Mankovick devaient adresser par l'intermédiaire de la BBC ,le message suivant lors de leur arrivée en Angleterre " Les amis du petit bois sont bien arrivés " ( The friends of the little wood are well arrived )





samedi 2 avril 2016

Radio Londres..... une arme de guerre









 En 1942 , l’exaspération et la rancune des hommes plaçés sous le joug germanique se faisaient de moins en moins silencieuses
Un message secret de la radio de Londres annonçait le lieu du parachutage et la date du rendez vous Encore fallait il que l’avion de la RAF soit présent à l’endroit précis et dans une nuit uniquement écl
airée par la pleine lune Nous les jeunes nous en étions conscients mais dans l incapacité d aider nos glorieux ainés
 

Echappant aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe , l’avion anglais devait naviguer feux éteints dans la pénombre ,repérant les points stratégiques ,lacs ,ponts lignes de chemin de fer, cours d’eau , villes calfeutrées ..enfin toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torche formant une lettre de reconnaissance Il s’agissait de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants

 Radio Londres une arme de guerre .......extrait"les chemins de la mémoire " .Aurélie Luneau    historienne

La grande arme secréte , ce n'étaient pas les V1,V2 c était la radio .Et ce sont les anglais qui l ont mise au point .ainsi 
s exprimait Jean Galtier -Boissiére écrivain, (polémiste ,journaliste français )au sortir de la seconde guerre mondiale témoin de la violence d' une guerre des ondes qui s 'est jouée au quotidien entre trois radios majeures , radio Paris ,radio Vichy et la BBC 

Le générique de cette émission "les Français parlent aux Français" débutait par "pon pon pon ponnnn", qui sont les premières notes de la 5° Symphonie de Ludwig van Beethoven, et qui furent choisies comme symbole pour ce générique parce que ce "pon pon pon ponnnn" ressemblait à la lettre "v" en morse : " . . . -" , "v" comme "victoire"

Des lettres inédites retrouvées dans des cartons d archives 
d' Angleterre témoignent de cette relation unique tissée entre radio Londres et ses auditeurs et nous révélent l 'état de l opinion publique de ces français restés avides de liberté ...." sous le joug allemand " chers amis anglais merci pour le réconfort qu' apportent vos émissions
Messieurs vous avez droit a l infinie reconnaissance des français patriotes par vos émissions quotidiennes alors que tout croulait autour de nous vous nous avez maintenus en contact avec le monde extérieur vous avez été pour nous le phare qui permet aux marins 
d éviter les écueils et indique l entrée du port ,vous avez été le guide qui soutient et réconforte "

En France un homme a compris la force de la radio et des mots sur le champ de bataille ...Le 18 juin le colonel de Gaulle lance sn appel a la résistance depuis un studio de la BBC  à Londres..... .la guerre des ondes s engage
 En france la TSF devient un bien précieux mais a l approche du dénuement des saisies de postes TSF furent engagées la plus importante en mars 44 dans l 'orne ,le calvados, la manche l eure le nord et la seine inférieure théatre possible d un débarquement allié
En ce qui nous concerne lors de notre arrivée a dans notre refuge la mairie de Bursard nous dormions dans le grenier  avec mon frére parmi tous les postes de TSF qui avaient été récupérés dans le village dictant notre décision de construire un poste a galéne 
poste qui restera caché dans l un des pupitresde la classe 


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 Me reférant aux archives de l orne j ai pu obtenir quelques extraits relatifs aux parachutages exécutés dans notre département





Enfin  grandissant le vrombissement grave d un moteur ...
Va t  il repérer nos signaux au sol,?
Est ce bien lui celui que nous attendons ?,allié?ennemi ?
Les yeux fouillent le ciel sombre , au bruit des moteurs on l'identifie  ; 
C 'est lui ....une grande ombre apparait trés prés au  dessus de nos têtes et passe une  premiere fois 
Les signaux s allument au sol ;l'avion répond par une lumiére clignotante  et 
s éloigne pour revenir bientôt tous feux éteints six fois ,huit fois,silhouette à peine visible ,noire dans  la nuit noire et dans un bruit de tonnerre
 Le risque d attirer l'attention au sol grandit à chaque minute si  l'appareil reste dans le voisinage en estimant que les allemands sont équipés de radar permettant de détecter et donc d'intercepter l'avion lanceur de containers 
                                PARACHUTAGES  Un  deux , trois, quatre   nous comptons les parachutes qui 
s ouvrent comme d 'énormes fleurs  cinq ,six, huit ,dix  Nous repérons le point de chute dans la prairie ... le compte y est.....
Un souffle de fraternité est passé tout prés   si prés!

Avec le contenu des containers armes,explosifs ,nous récupérons le "colis cadeau ..".
Cigarettes pour les fumeurs ..du thé pour les amateurs 

L'avion est reparti.. son bruit familier  s  éloigne  Et maintenant  reste le travail dont il faut s' acquitter méthodiquement avec la plus grande prudence

Avril 1944 La ferme de l'' hopital ( suite témoignage Bernard Cercueil )

 "Veuillez écouter tout d'abord quelques messages personnels." Ce 14 août 1944 en début de soirée, parmi les quelques mots prononcés sur l'antenne française de la BBC, certains résonnent tout particulièrement aux oreilles de la Résistance. 

"Nancy a le torticolis", 
"le chasseur est affamé",
 "Gaby va se coucher dans l'herbe"...


"Nous avons encore en mémoire l'échec du parachutage du 9 Juillet 1944 par  quatre  appareils Halifax pour une livraison totale  de 16 Tonnes  (par E.Voyer)
atterrissage d un container
Entendant le ronronnement d'un avion gros porteur en direction du terrain nous avons donné  le signal d'allumage des lampes de la ligne de balisage en même temps que la lettre  conventionnelle en morse 
Au moment où cet avion passait nous nous aperçumes un peu tard qu'il s' agissait d'un Dornier qui précédait de peu l'un de nos avions livreurs Halifax attendus Celui ci aprés avoir disparu à  l'horizon fit demi tour et revint sur le terrain à nouveau balisé c'est alors que le Dornier qui préçédait de peu l'un de nos livreurs fit un passage sur le terrain en faisant feu de toute la puissance de ses mitrailleuses Par chance aucun de  nos hommes ne fut atteint ...mais une vache qui se trouvait à l'extrémité du terrain fut touchée et du être abattue
il me fallut indemniser son propriétaire soit la somme de 10000 francs ...car c était bien entendu la meilleure vache du troupeau..."



Aprés cette alerte le premier Halifax nous larguait son chargement suivi a peu  d'intervalles par nos trois avions livreurs 
Une pluie de parachutes et de containers parsemait le terrain mais fort heureusement nous étions nombreux plus d une trentaine dont une dizaine préposés à la sécurité aux abords du terrain"


"Deux agents secrets du BCRA emettaient au  2 eme étage  a destination de Londres
Aussitôt mon pére monte au premier et demanda aux agents s'ils avaient des problémes . Les agents racontérent qu'ils étaie
nt en train d'émettre vers l'Angleterre et qu'ils avaient été captés par un avion allemand . Bien qu'ils aient coupé leur émission l'avion survola )plusieurs fois le secteur


Un cheval fut attelé dans la minute à un tombereau ,les agents cachés sous les couvertures montérent dans le tombereau avec le matériel recouvert de paille Ils furent emmenés dans la campagne de Champ Gérard qui était trés boisée à l'époque
Bien que n'ayant rien trouvé les allemands arrêtérent une dizaine de personnes qui habitaient dans le secteur répéré ; Aprés interrogation elles furent relâchées . L'occupant ne trouva jamais l'emplacement de l'emetteur pourtant les personnes arrêtées habitaient à 200 métres du 30 rue Saint Martin